Hortillon, Hortellus, Hortus
Le saviez-vous ?
Les Hortillonnages et Hortillons proviennent du latin Hortellus signifiant “petit jardin”. Terme spécifique à la ville d’Amiens
marais aménagés par l’homme d’une conception unique en France.
maraîchers qui y travaillent
En bref
Amiens est une ville ancestrale.
(Samarobriva, “Pont sur la Somme») habitée par la peuplade gauloise des ambianis.
Ville des ambiens (puis perte du b pour devenir Amiens)
Ville romaine aussi même si très peu de trace n’en demeure. César y est venu lui-même en -54 dans le cadre de son projet d’envahir la grande Bretagne. Mais il n’a jamais mis un coup de pioche dans les hortillonnages, qui seront créés bien plus tard. Les allégations de certaines publications à ce sujet sont pure légende.
Ville importante également par le fait qu’elle a été longtemps ville frontière (avec la Gaule belge, puis la Lotharingie, puis la Bourgogne, puis les Pays-Bas espagnols) et à ce titre a été le siège d’une intense activité commerciale avec une organisation communale très développée et quasi indépendante des pouvoirs en place. Seule ville de France dès Philippe Auguste (1200) à dépendre directement du roi, et du royaume de France sans aucun intermédiaire (pas de duc ni de comte).
Les rois français appelaient Amiens la “clé du royaume”
Ville laborieuse enfin avec un artisanat puis une industrie très active, animée par une bourgeoisie importante (toujours sociologiquement très présente) ayant su investir dans des créneaux porteurs de l’époque, et une main d’œuvre de qualité.
Le boom économique d’Amiens provient de la mise à la mode du bleu d’Amiens au 13ème siècle, la Waide, plante pour la teinture issue par broyage et oxydation cultivée sur les plateaux du Santerre
Les hortillonnages, une merveille d’aménagement intelligent de marais par l’homme pour se nourrir à partir du 12ème siècle.
Amiens avait un bon développement économiquement et une population grandissante. Le « bleu d’Amiens » Waide, a enrichi la ville et permis financièrement la construction de la cathédrale au 13ème siècle.
Auparavant, des terres cultivables existaient, dans cette vallée de la Somme, mais c’était des marais asséchés selon la méthode ancestrale traditionnelle, à savoir petits canaux de drainage en périphérie des terres. Des “fossés”. Canaux non navigables donc.
Et puis les moulins sont arrivés, pour le broyage de la waide, progrès technique considérable, responsable du développement artisanal et petite industrie des abords des cours d’eau. Dont la basse ville quartier Saint Leu pour Amiens.
Une chance finalement aussi pour les maraîchers, futurs hortillons.
Les moulins ont été, de fait, une opportunité pour sauver des terres sinon sacrifiées par la montée des eaux, noyant inexorablement les terres arables en amont de la ville. Qui dit moulin dit en effet obligatoirement seuil (retenue d’eau).
Cette montée des eaux a augmenté la profondeur des fossés, ils sont devenus navigables, et il suffisait de rehausser les terres pour les mettre hors d’eau, ce qui fut fait. Ils devinrent des “rieux”. Et les terrains surélevés des “aires”.
Révolution technique donc révolution sociologique dans la mesure où l’impossibilité de rejoindre ces îles autrement qu’en bateau crée une véritable “économie de la barque.”
Au lieu de cultiver a pied sec et de transporter les produits au centre à dos de mules, on a pu accéder directement au centre-ville par la Somme et son entrée fluviale fortifiée, le pont du CANGE.
Le marché sur l’eau devient le plus important de la ville avec une apogée à la « belle époque » (Fin 19me siècle). On y descend la Somme barques pleines de bons produits à ras bord et on remonte ensuite les barques vides.
Aujourd’hui toujours cultivés par des hortillons mais plutôt sur des îles en périphérie des hortillonnages pour permettre un transport en camionnette au lieu de Barques, (ce qui est dommage pour le folklore local) mais justifié par la rentabilité) : le paysage s’est peu à peu transformé en jardins d’agrément.
Ils sont restés cependant dans un état naturel remarquable qu’il faudra continuer à défendre devant les convoitises directes des tourismes de loisirs diverses et variées.
Faire un tour en barque à travers ces 800 îles et 65 km de canaux est toujours un enchantement, avec les multiples jeux de lumière en fonction des saisons.
Les dates clés
EN 1220
Les travaux de construction de la nouvelle cathédrale d’Amiens débutent, partiellement, comme le prétend la légende, sur un champ d’artichauts cédé par un couple d’hortillons !
EN 1542
Les activités maraîchères se développent dans les hortillonnages, ainsi que l’exploitation de la tourbe. Le premier plan des hortillonnages date de cette année sous François premier.
EN 1600
Le site des hortillonnages couvre quelques 1500 hectares.
EN 1713
Le territoire des hortillonnages s’étend, à l’Est des fortifications de la ville d’Amiens.
EN 1790
Les hortillonnages appartenaient à l’église jusque à la nationalisation révolutionnaire en 1790. Loués en ferme à des bourgeois. Les hortillons étaient donc des métayers.
EN 1793
Les hortillonnages ont été vendus comme bien national aux anciens fermiers qui ont continué à employer les mêmes métayers.
EN 1825
Depuis le premier plan des hortillonnages de 1542, ils n’ont guère changé depuis sinon agrandi par une 2ème montée des eaux en 1825 lors de la canalisation de la Somme par l’ingénieur Bélu, celui qui a donné son nom au quai festif !
Le confluent de l’Avre situé en aval d’Amiens a été repoussé en amont au niveau du pré Porus actuel englobant le quartier de la Neuville dans les hortillonnages.
EN 1900
Ensuite, la surface du site s’est considérablement réduite, par les constructions urbaines. La superficie des hortillonnages est d’environ 500 hectares. Environ 1000 hortillons cultivent les terres des hortillonnages et vendent leurs productions sur le marché sur l’eau.
EN 1930
Ce n’est que dans la 2ème partie du 19ème siècle que les bourgeois ont commencé à vendre leurs terres petit a petit, préférant investir désormais dans l’industrie.
De façon naturelle, ils ont vendu à leurs anciens métayers qui sont donc devenus propriétaires et des hortillons à part entière.
EN 1970
Un projet de rocade prévoyait de passer au plein cœur des hortillonnages. Révolté par cette idée, un photo-graphe amiénois tombé amoureux des hortillonnages 20 ans auparavant, Nisso Pelossof, décide de passer à l’action en créant une association dont le but est de protéger et de sauvegarder le site. Le projet de rocade sera modifié, et la rocade ne passera jamais au beau milieu du site.
EN 2001
Le niveau de la Somme monte de manière exceptionnelle, ce qui con-duit à d’importantes inondations dans les hortillonnages. Des parcelles en-tières se retrouvent sous l’eau, et par endroits, le site ressemble à un véri-table lac. Beaucoup d’efforts ont été nécessaires pour redonner au site son vrai visage après cette épreuve.
Les hortillonnages s'offrent à vous
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